Carnets de Cambridge et de Skjolden

Textes traduits de l'allemand et présentés par Jean-Pierre Cometti Ces notes appartiennent à deux périodes distinctes de la vie de Wittgenstein, la première couvre les débuts de son retour à Cambridge 16 ans après son séjour en tant qu'étudiant ; la seconde est celle de son voyage en Norvège. Ces deux périodes correspondent à une rupture. En retournant en Angleterre en 1929 il mettait un terme aux expériences et aux choix qui l'avaient éloigné de longues années durant de la philosophie en particulier universitaire et l'avaient conduit à embrasser successivement le métier d'instituteur et d'architecte. A Cambridge, Wittgenstein menait une vie assez isolée, très à l'écart du milieu universitaire. Il donnait ses cours dans ses appartements et ne s'est jamais réellement mêlé à la vie de Trinity College. Le séjour à Skjolden fut une sorte de parenthèse, il y fit l'expérience d'un isolement hivernal particulièrement rude. Ces notes dans la diversité des pensées, des humeurs et des sentiments qui s'y expriment, offrent un témoignage d'une grande richesse. Pour qui douterait de l'importance des préoccupations éhiques, esthétiques et religieuses dans la pensée de Wittgenstein, elles sont irremplaçables. Elles possèdent aussi une valeur et une beauté particulières, malgré l'écriture au jour le jour, sans souci de sélection ni de composition. Ces Carnets font autant que ses manuscrits, intégralement partie de son oeuvre, une famille d'oeuvres reliées entre elles par un processus permanent de réélaboration et de réécriture qui associent les carnets, les volumes de manuscrits, les réarrangements manuscrits." à partir de la présentation de J.-P. Cometti