LE GENIE DE MON GRAND PERE

Découvrir-au jour le jour- la vie d’une compagnie du Génie pendant les 18 premiers mois de la Grande Guerre, c’est ce que nous permet le Journal de Marche et, en parallèle, les lettres ou cartes quotidiennes rédigées par le capitaine de la 8/4. Avec lui, qui aimait tant ses vaillants sapeurs (le nom de 170 d’entre eux est cité à une ou plusieurs reprises…) nous les suivons depuis Grenoble. Pendant les deux premiers mois, c’est une guerre de mouvements avec, entre Moselle, Meurthe, Sarre et Meuse : destructions et réfections de pont, lancements de passerelles, organisations de positions mais aussi, au moment de la retraite si douloureuse, l’assainissement des zones de combat… C’est ensuite, 11 longs mois passés à l’aménagement, à quelques kilomètres de Sampigny (Meuse), des tranchées de la Tête à Vache. L’ennemi est tout proche, que l’on tente de déloger, avec la collaboration incessante ente sapeurs, fantassins et artilleurs et, surtout, avec la nouvelle et savante guerre des mines. De cette dernière, détaillée dans les comptes rendus quotidiens le capitaine ne dit presque rien aux siens (dont quelques lettres choisies nous renseignent sur l’arrière…). Pour notre plus grand bonheur, il préfère conter-avec humour et talent – les petits événements, souvent pittoresques de la vie quotidienne au front. A partir de septembre 1915, la 8/4 sera engagée en Champagne et son capitaine ne pourra plus protéger ses sapeurs du pire. Une période qu’il vit très mal et qui nous emmène au cœur de l’enfer…