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En seulement deux ans, de l'été 1931 à l'été 1933, près de 7 millions de Soviétiques - dans leur immense majorité des paysans - moururent de faim. En cause ? Non pas la guerre, ni la sècheresse, ni les inondations, mais une volonté politique d'une extrême violence : la collectivisation forcée des campagnes mise en oeuvre à partir de 1930 par le régime stalinien. Ces famines, qui ont fait quatre fois plus de victimes en deux ans que le Goulag durant un quart de siècle, sont restées l'épisode tabou de l'expérience soviétique, censément porteuse de progrès et de modernité. Nicolas Werth en retrace l'histoire avec précision et intelligence, dressant un état des lieux de la recherche sur un événement central de la mémoire européenne, encore trop méconnu à l'ouest du continent.