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La violence qui déchire l'Algérie depuis 1992 a frappé l'opinion internationale par son ampleur. Et trop souvent, elle est expliquée comme résultant d'un affrontement entre des islamistes " intégristes " et des élites laïques et modernistes. Mais cette interprétation idéologique est un leurre : elle fait l'impasse sur la complexité d'un système politique marqué par l'autoritarisme, et surtout, elle ignore le rôle joué dans cette crise par les mutations en profondeur de la société algérienne. C'est cette dimension essentielle qu'explore Lahouari Addi dans cet ouvrage original. Combinant les approches sociologique et anthropologique, à partir de solides enquêtes de terrain, il brosse un tableau sans équivalent des transformations sociales dans l'Algérie des années soixante à quatre-vingt, qui éclaire d'un jour singulier les deux questions majeures - et intimement liées - à ses yeux : l'évolution de la place des femmes et l'émergence de l'islam politique. L'auteur montre ainsi comment l'exode rural massif des années de l'après-indépendance, en provoquant l'éclatement des familles dans le nouvel espace urbain, a fait naître de profondes frustrations et de nouvelles aspirations : l'effondrement des bases communautaires de la culture patriarcale et de son système de valeurs a poussé des millions de personnes - hommes et femmes - à rechercher dans l'islamisme un modèle de substitution à l'échelle de la société, pour inventer un nouvel " espace public ". Mais nombre d'entre elles n'acceptent pas encore la conséquence principale d'une telle mutation : l'émancipation de la femme. C'est cette contradiction qui est au cœur des violences actuelles et qui devra, espère l'auteur, être un jour dépassée.