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Tout militait jusqu'il y a peu en faveur de la disparition des États-Nations. La globalisation n'a-t-elle pas rendu les frontičres bien illusoires ? Que peuvent donc faire les gouvernements face ŕ des acteurs économiques et des marchés financiers qui se gaussent des rčgles et des réalités nationales ? Sur un versant plus positif, l'Europe a nourri l'espoir d'un espace commun qui transcende les intéręts des nations. Les crises de 2008 et de 2011 ont ruiné cette espérance et redonné droit, en dépit de négociations précipitées, aux égoďsmes nationaux et aux rapports de force. Et si, par-delŕ les récentes péripéties d'un capitalisme en crise, les modčles nationaux n'avaient jamais cessé de suivre des sentiers de développement qui leur sont propres ? Ce livre explore cette hypothčse iconoclaste, qui vient de trouver ces derničres années une actualité inattendue. Il s'instruit pour cela d'une comparaison systématique des nouvelles réalités qui caractérisent l'Allemagne et la France, ce vieux couple en perpétuelle recomposition. Il met plus exactement l'accent sur les transformations ŕ l'oeuvre sur moyen terme dans le champ du travail, de l'emploi, des relations professionnelles et de l'action publique. Il apparaît ŕ l'évidence que, si elles peuvent expliquer certaines options d'aujourd'hui, les oppositions anciennes ont désormais fait long feu. En dépit d'injonctions et de tendances qui leur sont communes (la flexibilité, la décentralisation, la financiarisation, etc.), l'Allemagne et la France se sont transformées selon des rythmes et des modalités qui continuent de différencier ces deux pays. L'examen est mené par des contributeurs issus d'horizons variés. Ils sont allemands, français, anglais et américains mais aussi économistes, historiens, politistes et sociologues. Ŕ partir de terrains et de perspectives dont ils sont spécialistes, tous proposent de réviser sans complaisance l'intéręt de la notion de modčle national. Ŕ condition d'ętre utilisée dans une perspective dynamique, celle-ci s'avčre utile pour appréhender les transformations de nos temps présents et pour nous aider, également, ŕ repenser celles d'hier.